Auteur: maddidine
Rating: tous publics
Genre: angst, tragedy
Couple: Miura Haruma / Satoh Takeru
Disclaimer: les acteurs ne m'appartiennent pas, seule mon imagination les ayant fait croiser ma route m'appartient
Notes de l'auteur: j'avais depuis longtemps envie d'écrire une fic sur ces deux-là, et j'ai entamé une période "histoire tristes", et ils sont tombés en plein dedans^^ voici donc la "sad story" de cet amour. Bonne lecture! (le personnage dont nous avons accès aux pensées est Miura Haruma)
Sad story
De l'amour à la haine, il n'y a qu'un pas. De ton amour à ta haine, c'est le trépas. Mais la pire des souffrances, c'est l'ignorance. Alors s'il te plaît, aime-moi ou hais-moi, mais pitié, ne m'ignore pas.
Voici ce que je me répète inlassablement. Tu m'aimes et je ne veux pas que cela change, même si ce n'est que l'une des nombreuses formes que peut prendre l'amour que tu daignes m'accorder: l'amitié. Et plus particulièrement ce type d'amitié qui lie les gens en tant que « meilleurs amis ». Je suis le seul à te connaître par cœur: tes peines, tes douleurs, je sais ce qui les cause, comment les consoler. Tes joies, je sais les partager. Tes sourires et tes rires, ils m'imprègnent et me transmettent ta joie. Tes différentes facettes, je suis le seul à les connaître: tes accès de colère, en public tu les refoules, avec moi tu te défoules, et je sais jusqu'où je peux te laisser aller, et quand je dois t'aider. Un regard et je comprends, je sais comment faire face, s'il faut que je m'efface, si je dois briser la glace, je sais les sentiments qui te traversent et passent. Je connais les moindres détails de ton être, à un point peut-être même affolant: je sais combien ta nuque est sensible, et à quel point tu détestes le sentiment de faiblesse que cela te fait ressentir, je sais que tu es très tactile, que tu aimes toucher ton environnement pour mieux le découvrir, et je sais tellement de choses encore. N'est-ce point là le rôle simple et naturel d'un meilleur ami consciencieux? C'est ce dont j'essaie de me persuader.
En revanche, ce qui semble moins naturel, ce sont les frissons qui parcourent délicatement mon corps quand tu me touches, ne serait-ce qu'un simple tapotement d'épaule, l'accélération de mon rythme cardiaque quand nos regards se prolongent trop longtemps, la douleur qui m'emplit quand tu as mal. C'est comme si j'étais le reflet de ton être, et si tu te détaches de ce miroir, le reflet que je suis disparaît, n'est plus rien. Je souris bêtement quand tu souris, je pleure quand tu pleures. Mais tout cela est toujours mis sur le compte de mon émotivité, et je ne m'en plains pas, comme ça, tout paraît normal. Normal. Est-ce normal pour moi d'être amoureux de mon meilleur ami? Je me pose cette question depuis longtemps déjà, me demandant comment mes sentiments ont ainsi pu progressivement dériver de l'amitié vers l'amour, et je n'ai toujours pas de réponse. Je ne me l'explique pas, je vis avec, et j'essaie de faire taire mon cœur au maximum. Car si tu savais, tu franchirais ce pas de l'amour à la haine, et puis je te dégoûterais, et tu m'ignorerais, ce que je ne veux absolument pas. Tu ne dois donc rien savoir.
Et ainsi passent les jours, inéluctablement et implacablement similaires. Chacun a son travail de son côté, entre shooting, tournages, et autres aléas de notre métier. Puis, le soir venu, on sort ensemble, entre potes, pour se raconter tout ce qui s'est produit de drôle dans nos journées respectives, puis on se change les idées. Soirée télé, chacun son tour on choisit le film et l'autre cuisine. Enfin, quand c'est mon tour, je cuisine, quand c'est ton tour, tu balances un truc dans le micro-ondes. Mais bon, au moins ça nous évite de finir la soirée aux urgences pour intoxication alimentaire. J'ai l'air cynique, et pourtant, c'est selon moi une des composantes de ton charme: tu es un piètre cuisinier, mais quand c'est mon tour de cuisinier, tu essaies malgré tout de m'aider, et tant que je te tiens éloigné du four et de tout appareil électrique, je trouve que tu t'en sors bien. C'est mignon de te regarder faire des efforts, de te voir concentré sur un légume pour le couper sans te couper, ou de te voir retenir tes larmes quand je te confie un oignon. A vrai dire, je fais exprès d'en mettre à chaque fois, car je trouve tes yeux humides terriblement attirants, et puis je préfère que tu pleures pour cette raison plutôt que parce que tu es triste.
Il faut décidément que j'arrête. Mes pensées ne semblent être tournées que vers toi, ce n'est pas sain. J'ai l'impression de faire quelque chose de mal, et quand je te regarde désespérément du coin de l'œil, j'ai le sentiment d'essayer de te mettre à nu, de te violer du regard. Et tu ne vois rien. D'un côté, je me dis que c'est tant mieux, de l'autre, ça me fait mal, car cela signifie que tu ne me regardes pas. C'est donc cela que les gens appellent « amour unilatéral »? Je suppose que oui. On dit pourtant que l'amour, c'est beau, c'est magique, et que ça rend heureux celui qui éprouve ce sentiment. Alors, ce doit être le « unilatéral » ajouté après qui rend mon cœur si confus. Il est en effet vrai qu'à tes côtés, je suis heureux sans raison particulière, un peu comme les jeunes enfants quand ils sont simplement dans les bras de leur mère, même si quelques instants auparavant, ils pleuraient comme si le monde approchait de sa fin. Mais à tes côtés, j'ai aussi mal: mon cœur bat trop vite pour moi, et il éreinte ma poitrine comme un marteau qui tente de cogner sur du béton, on voit juste de légères marques, et seulement du côté cogné. Je suis sûr que si on me disséquait, on verrait les marques des coups portés par mon cœur amoureux, mais je n'ai pas particulièrement envie de tenter l'expérience pour le prouver.
Ainsi divague mon esprit à peu près toute la journée, tous les jours, depuis trop de jours, devenus depuis longtemps des mois. Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé de t'oublier. Mais comment oublier la personne avec qui on passe le plus de temps? Il aurait fallu que je te voie moins, mais cela aurait paru suspect, et puis, je me dis que j'aurais encore plus souffert de ton absence que de ta présence. Quel idiot je fais, à me torturer comme ça. On dirait une adolescente qui vit son premier amour qu'elle n'ose avouer, attendant bêtement un geste de son prince charmant. C'est ridicule, je ne suis pas une fille, encore moins une adolescente, et je ne préfère même pas t'imaginer en prince charmant, rien que d'en évoquer la possibilité, j'en ai la chair de poule.
Dans quelques jours, c'est mon anniversaire. 21 ans. Peut-on revenir en arrière? Je ne veux pas arriver au jour de mon anniversaire. Normalement, je devrais être heureux, excité, mais ce n'est pas le cas. J'appréhende ce jour plus que tout, car je le passe avec toi. « Un anniversaire, ça se fête avec son meilleur ami, alors t'as pas intérêt à ronchonner, le 5 avril, je te kidnappe! », m'as-tu lancé gaiement hier soir. Et face à ton sourire, mon cerveau s'est déconnecté quelques secondes, soit trop de temps pour balancer un bobard crédible quant à une quelconque indisponibilité. Et comme tu t'absentes jusque là pour un tournage, je vais devoir patienter seul jusque là, en me torturant l'esprit pour savoir comment je vais tenir une journée entière à tes côtés.
Ce soir, je me regarde un film tout seul, et je prépare le plat entièrement moi-même. Ce soir, pas d'oignons, pour ne pas penser à toi. Je tiens à peu près une heure, puis tu emplis à nouveau mon esprit. J'ai mal. J'ai envie de te voir. Je ne sais pas pourquoi, mais une boule emplit mon estomac, c'est ce que l'on appelle un « mauvais pressentiment ». J'appréhende sûrement un peu trop mon anniversaire.
Mon réveil sonne. Et merde. On est déjà le 5 avril. J'ai envie de te voir, et en même temps je ne veux pas. J'ai peur. Durant ces quelques jours sans toi, sans te voir et sans nouvelles, je me suis rendu compte que je t'aimais plus que je ne voulais bien l'admettre. Tu es ma drogue, mon soleil le jour, ma lune la nuit, tu me guides et m'éclaires. Ce doit être ce que l'on appelle « l'Amour avec un grand A ».
Je me lève tant bien que mal, il faut que je me prépare, tu arrives d'ici moins d'une heure. Je me fais tout beau: je mets le jean et la chemise qu'on a choisis ensemble il y a un mois, un peu de gel. Je constate dans le miroir que je suis plus excité que je le pensais, et que je rougis vaguement en pensant à ta venue. « Je t'offrirai la plus belle journée d'anniversaire qui soit, tu verras, c'est un jour que jamais tu n'oublieras. Alors, tu ne fais rien, tu attends juste que je sois là, le reste sera une surprise made in Takeru », je repense à cette phrase que tu m'as dite il y a quelques jours, et je me demande ce que tu as prévu comme idée farfelue.
Mon portable sonne, me sortant de ma rêverie. Je me jette presque dessus, au cas où ce serait toi, mais je ne connais pas le numéro. Je décroche. Une voix me demande timidement si je suis bien Miura Haruma. Je réponds que oui. La suite, j'aurais préféré ne jamais l'entendre. Une larme coule sur mon visage, tandis que je lâche mon téléphone, et je me précipite tant bien que mal vers l'entrée de ma maison. J'enfile à la hâte mes chaussures, ne prends pas la peine de mettre une veste.
C'est sûrement une erreur. Je cauchemarde ou bien c'est une plaisanterie de mauvais goût. Mais au fond de moi, je sais que c'est bien la vérité, et que je n'oublierai jamais l'anniversaire de mes 21 ans, mais pas pour la raison que j'aurais souhaitée.
J'arrive en trombe dans le hall, et la secrétaire n'a pas besoin de me demander mon nom pour savoir qui je suis. Elle me regarde d'un air attristé, et dans son micro elle contacte un médecin. C'est bien elle qui m'a appelé tout à l'heure, je reconnais sa voix. Le médecin arrive d'un pas précipité, m'accueille tristement avant de me demander de le suivre. Il m'amène jusqu'à la porte, et avant de me laisser seul, me murmure un triste « sincères condoléances ».
J'entre. Et là, tout semble d'un coup devenir concret: l'appel de la secrétaire m'informant que tu as eu un accident, que je suis la première personne à joindre en cas de problème, que tu as été conduit en état critique à l'hôpital, mais qu'il était déjà trop tard et qu'ils n'ont rien pu faire.
Tu es là, étendu dans des draps blancs, comme si tu dormais, à la différence près que ton air ne semble pas paisible, et que tu as des coups à plusieurs endroits. Takeru, que fais-tu là? C'est pourtant toi qui m'engueules toujours quand je ne fais pas attention en traversant, et c'est toi qui t'es fait renverser par une voiture. Je regrette d'avoir pensé un instant ce matin que je n'étais pas sûr de vouloir te voir. Je n'aurais pas dû, c'est peut-être de ma faute.
Mes larmes coulent doucement, en silence. Je remarque que sur la chaise à côté du lit, il y a ton sac à dos. Je me demande si dedans se trouve ce qui était censé faire de cette journée un jour extraordinaire et inoubliable, alors je l'ouvre, et je fais tomber par-terre ce qu'il y a dedans. Il y a une enveloppe assez épaisse où la date d'aujourd'hui est inscrite, mais ce n'est pas ce qui attire le plus mon regard. Non. C'est ton agenda, ce fameux agenda que tu ne m'as jamais laissé regarder. Si j'avais le malheur d'essayer de l'ouvrir, tu te jetais dessus précipitamment pour le cacher, et tu rougissais. Je me suis donc toujours demandé ce qu'il pouvait contenir pour que je ne puisse pas le voir. Et la curiosité me gagne, alors je l'ouvre, et je commence à lire. Plus j'avance, plus je tremble et plus je pleure, et finalement, quand j'arrive à la date d'aujourd'hui, j'éclate en sanglots. Le silence est rompu. Je ne peux pas arrêter mes larmes et mes plaintes. Comment, pourquoi en sommes-nous arrivés là?
« 1e janvier: aller au temple avec Haruma → il doit être le premier avec qui j'y vais! »
« 27 janvier: Haruma a fait brûler le repas, sa mine boudeuse était vraiment mignonne. »
« 8 février: on s'est endormis sur le canapé: première fois que nous dormons l'un contre l'autre, je suis content. »
« 2 mars: après-midi shopping avec Haruma → être en pleine forme, c'est rare de pouvoir passer un après-midi entier avec lui! »
« 31 mars: départ pour le tournage, je ne verrai pas Haruma jusqu'au 5 avril: Takeru, gambate! »
« 1e avril: il me manque déjà. »
« 2 avril: se retenir d'appeler Haruma → ne pas être trop dépendant. »
« 3 avril: que faire? »
« 4 avril: retour chez moi, pour demain, ma décision est prise. »
« 5 avril: Haruma, 21 ans → je lui avoue mes sentiments. »